Le 28/10/2020

Les robots agricoles dans la crise de la Covid-19

Nous adressant aussi bien à des spécialistes des robots agricoles qu’à des non-spécialistes, nous souhaitons dans une première partie de notre exposé, montrer où nous en sommes, et répondre à la question « quels robots pour quels usages ? ». Nous aimerions que cet état des lieux ouvre un espace de discussions entre spécialistes, dont les offreurs de robots agricoles, et non-spécialistes utilisateurs potentiels de robots ou simplement curieux d’observer les techniques les plus pointues de l’intelligence artificielle, de l’analyse d’images, etc. mises au service de l’agriculture.

Mais, en Agriculture comme partout ailleurs, on ne fait jamais l’économie de la réflexion sur la rentabilité des outils proposés. Les robots agricoles peuvent se substituer à la main d’œuvre et c’est pourquoi dans la crise due au manque de main d’œuvre au moment du confinement, il y a eu un grand mouvement de curiosité pour les robots. Dans une seconde partie, nous verrons donc comment les agriculteurs ont cherché à pallier le manque de main d’œuvre en essayant de recruter du personnel par Internet, avec un succès plutôt mitigé. L’impression qui ressort de cette expérience suite à la crise de la Covid-19, est bien qu’il faudra d’une façon ou d’une autre faire appel aux robots surtout si les frontières se ferment et si faire appel à la main d’œuvre immigrée devient difficile ou même impossible. Mais le développement des robots répond aussi à des besoins nouveaux, telle la nécessité d’estimer la croissance et la santé des plantes, des animaux, la qualité des produits, trouver des solutions alternatives aux produits phytosanitaires ou pour en réduire la consommation, notamment pour le désherbage.

Dans une troisième partie, nous évoquerons les efforts fait en Europe pour tester d’abord et faire connaître ensuite les robots qui entrent sur le marché. En Allemagne la DLG (Deutsche Landwirtschafts-Gesellschaft) avec ses Feldtagen, virtuels en 2020, propose des démonstrations intéressantes. Aux Pays-Bas, la WUR (Wageningen University & Research) fait également un beau travail de test et démonstration, notamment dans le cadre des nombreux projets de R&D européens que cette université d’excellence obtient. En France, Arvalis a lancé ses Digifermes avec les mêmes objectifs. Ces Digifermes® d’Arvalis sont les vitrines de l’agriculture numérique (robots, capteurs, et objets connectés inclus) en grandes cultures et en polyculture-élevage, mettant en œuvre en vraie grandeur côté polyculture-élevage, les nouveaux outils d’observation et de gestion des pâturages et troupeaux, côté grandes cultures, les robots de désherbage mécanique, et les outils de détection des ravageurs et mauvaises herbes.

Enfin, il nous parait utile de contextualiser l’arrivée des robots agricoles, de rappeler comment la mécanisation de l'agriculture s'est effectuée depuis les années 1820, c'est-à-dire depuis deux siècles qui ont vu toute une succession de mutations en Agriculture, alimentant (au sens propre du terme) une population humaine qui n'a cessé de croître.

En conclusion, nous souhaiterons que le FIRA 2020 virtuel soit un succès, et que les acteurs de la robotique agricole puissent y promouvoir leurs robots qui doivent être efficaces, sécures et peu couteux (bien sûr), et « être reliés » aux outils numériques des exploitants.

NB : « Covid-19 et agriculture : Une opportunité pour la transition agricole et alimentaire ? » est un ouvrage produit par l’Académie d’agriculture de France, ouvrage qui comporte un chapitre sur le numérique et les robots agricoles. Cet ouvrage est disponible depuis le 23 septembre 2020 et peut être commandé dès maintenant.
Comment commander cet ouvrage…

Suivez l'intervention de Guy Waksman pendant le FIRA 2020: https://www.fira-agtech.com/en/schedule-2020/



Catégories : #Marchés
Auteur
  • Guy WAKSMAN
    Member of the French Academy of Agriculture